En traversant mon impuissance, j’ai rencontré ma puissance. De femme. J’ai rencontré le monde de l’invisible, subtil, qui donne accès à une conscience augmentée.
À une époque, elles étaient brûlées vives, les sorcières. Les hommes en avaient peur, peur de perdre leur pouvoir. Leur puissance les confrontait à leur impuissance. Insoutenable. Elles se sont tues. Tuées. Muselées par la peur. De leur toute-puissance. À en perdre leur singularité de femmes. Seule issue, semble-t-il, pour exister à leurs côtés, elles se sont majoritairement empressées d’épouser les rythmes linéaires de la majorité des hommes en niant, totalement ou presque, la puissance de leur rythme intérieur et particulier : cyclique.
Les progrès de la science, en donnant naissance à la contraception et aux tampons, ont largement contribué à nous « débarrasser » de ce que bon nombre considèrent encore comme des « emmerdes ». « Mais à quoi ça sert ? Un bon stérilet à hormones et comme ça, on est tranquille ! »
Non, les menstrues ne sont pas uniquement utiles pour mettre au monde des enfants. Chaque mois, nous sommes traversées par les cycles de vie-mort-vie : ceux-ci révèlent une dimension sacrée en nous ; une source de fécondité sans limites d’âge, propre à chacune, indépendante de l’homme et de ses spermatozoïdes.
Quand nos règles rencontrent l’impuissance de l’homme… Sans doute se retrouve-t-il ainsi face à sa propre impuissance ? Terrorisé. Celle qu’il a tant de mal à dissimuler, que le Viagra cherche à camoufler quand il ne sait plus bander. Castré, quand il n’en peut plus de bander. Épuisé, quand il n’en peut plus d’être acculé à montrer sa toute-puissance. Alors la voix de l’impuissance s’élève. Panne d’érection. Qu’il a tant de mal à écouter. Son désir ? Sujet tabou. Éduqué à bander.
Nous sommes le chemin, nous les femmes, pour les aider. Aimer la puissance de leur impuissance. Là se trouve notre alliance. Dans cette rencontre de cœur à cœur, de corps à corps. Mais sommes-nous prêtes à nous laisser ainsi traverser par la puissance de notre impuissance ? À écouter notre vulnérabilité ? Sommes-nous prêtes à rencontrer notre féminin sacré ? Pour mieux les aimer impuissants. Et ainsi nous libérer, ensemble.
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